Charlie est journaliste, en reportage au cœur de la Syrie. Julie, sa
compagne, est urgentiste à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière.
Leur destin bascule quand Charlie est enlevé par l'État Islamique.
De
Paris à Alep, en passant par la Turquie, des vies se croisent, se
bousculent, s'abîment et ricochent comme autant d'existences projetées
dans le fracas d'un monde où des hommes et des femmes ordinaires
deviennent les résistants de la Liberté.
Comme je l'ai signifié à l'auteur, ce fut pour ma part une lecture pénible. En effet, comme de nombreuses personnes, j'ai perdu une connaissance dans les attentats du Bataclan. Heureusement, ce n'était pas un proche mais il est toujours pénible de pouvoir mettre une voix sur des photos qui défilent à la télé.
Mais il faut "savoir quitter sa zone de confort" et affronter ses craintes. Après plusieurs hésitations, j'ai décidé de répondre favorablement à la demande d'Olivier Tarassot dans sa quête de bêta lecteur et de regarder en face Daesh et autres terroristes.
Après un début de lecture pénible et déstabilisant (il n'est pas toujours agréable de se retrouver dans la tête de ces gens) je dois dire que je me suis laissée happer par l'histoire, ou plutôt les histoires. Ce qui m'a décidé : la rencontre de Simon et Lola. Beaucoup de critiques ne retiennent que le récit de Charlie, journaliste retenu en otage par un groupe armé. Mais pour ma part, c'est l'histoire de Lola qui m'a accaparée. Cela vient peut être du fait que j'ai une fille de 17 ans et que Lola, cela pourrait être elle enfin de compte. J'ai admiré le courage de Simon, son père : partir en Syrie, au péril de sa vie, afin de ramener sa fille. Ce récit à deux voix m'a bouleversée et franchement je me suis clairement posée la question : aurais je le même courage si c'était ma fille qui s'était retrouvée embrigadée par ces êtres sans foi ni loi.
Mais ne négligeons pas les autres récits. Charlie et Pablo, prisonniers, malmenés par un groupe armé aux portes du désert. Ils doivent résister aux tortures, aux mauvais traitements, à la faim, à l'angoisse, à la mort qui plane... Julie, la compagne de Charlie qui doit, pour sa part, résister au manque, à l'absence de l'être aimé, qui doit résister à la volonté des "amis" de commencer leur deuil alors que Charlie n'est déclaré que disparu... Et puis il y a Salahudine, le méchant. Un jeune qui ne voyant aucune opportunité pour lui en France rejoint les rangs de Daesh et part au combat. Comment rester insensible à cette détresse même si, pour ma part, je n'excuse en aucune façon cette barbarie immonde et gratuite.
Mais surtout, il y a Simon, ce père qui n'a pas vu et n'a pu empêcher la fuite de sa fille pour un pays qui lui a fait perdre toutes ses illusions, ses rêves. Lola, encore enfant mais devenue femme avant même de poser les pieds sur cette terre où elle devenue... rien. Elle a tout perdu : son enfance, son innocence, sa vie, ses rêves. Elle se retrouve enfermée sous un voile intégral, à regarder le monde à travers un grillage. Son seul espoir : son père qui ne peut et ne veut l’abandonner.
Merci de ce vibrant hommage à ces parents courages qui n'hésitent pas à affronter bien des épreuves pour retrouver leur enfant et le ramener de l'enfer.
Ce sont des récits simples mais tellement d'actualité. Une écriture fluide, claire et sans concession ni apitoiement. Que ce soit du côté des gentils comme des méchants, chacun a son chemin, ses idéaux et pourtant, l'humanité de chacun est là, à fleur de peau et n'attend qu'un signe pour éclore. Ce livre permet de remettre chacun à sa place et de souligner le courage de chacun.
Malgré les sujets difficiles abordés cela reste une lecture agréable, sans voyeurisme mais avec beaucoup d'humanité et de sensibilité. On ne peut s'empêcher de penser que certaines personnes, jeunes ou moins jeunes, devraient lire de tel livre avant de partir vers l'inconnu.
Mon seul regret reste la quatrième de couverture : pourquoi rester sur le cas de Charlie. N'y a t il pas possibilité de promouvoir les deux récits ?
Est ce le fait du hasard, mais j'allume la radio et passe au même moment DIEGO de Michel Berger. Cette chanson résume très bien le livre? Privé de liberté, l'homme continue à vivre et à espérer.
Mon seul regret reste la quatrième de couverture : pourquoi rester sur le cas de Charlie. N'y a t il pas possibilité de promouvoir les deux récits ?
Est ce le fait du hasard, mais j'allume la radio et passe au même moment DIEGO de Michel Berger. Cette chanson résume très bien le livre? Privé de liberté, l'homme continue à vivre et à espérer.
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