Après avoir compléter les aventures du Juge Ti, après avoir mis en scène Oscar Wilde, c'est maintenant au tour de Voltaire, notre philosophe chéri, d'entrer en scène afin de mener l'enquête. Cet opuscule est le quatrième de cette série.
Prenez un philosophe bien à point, faites-le mariner, lardez quelques victimes, laissez mijoter les suspects, assaisonnez de quelques scandales, pimentez l’intrigue, salez les rebondissements, saupoudrez de dialogues croustillants, enrobez dans un style onctueux et servez chaud.
En pleine révolution culinaire, Voltaire enquête sur les traces d’un assassin qui sème derrière lui tartes au cyanure et ragoûts à l’arsenic. L’aide de la brillante marquise du Châtelet, experte en recherches scientifiques, et de l’abbé Linant, fin gourmet, ne sera pas de trop pour rendre l’appétit aux gastronomes !
Un titre en parfaite adéquation pour ce roman qui marie plaisirs du palais et l'art d'occire son prochain. Nous suivons les tribulations de François-Marie Arouet, dit Voltaire, avec au coin des lèvres un petit sourire lié à l'humour dégagé par ces pages. Grace à une grande documentation, Frédéric Lenormand nous en apprend beaucoup sur le siècle des lumières notamment sur le mode vie des protagonistes et leurs mœurs, plus ou moins débridés. Il faut dire que le sujet s'y prête parfaitement et que la vraie biographie de Voltaire rappelée en fin d'ouvrage montre assez que la vie du maître donne matière à plusieurs romans.
Ce roman est parsemé d'un florilège de citations et de bons mots tirés des témoins de l'époque. Et je me retrouve surprise, moi qui avait imaginé un Voltaire sérieux, autoritaire voir un peu ermite, à découvrir un homme roublard, joyeux, aimant les petits comme les grands plaisirs, et touche à tout. C'est surtout pour l'humour et l’intérêt historique que l'on peut se tourner vers ce livre car l'intrigue n'est pas haletante, pas plus que le suspens. Par contre, la grande place qui y est faite à la cuisine (d'où, sans doute, le titre) nous montre que les critères de l'époque n'étaient pas ceux d’aujourd’hui. Déjà à cette époque s'opposaient cuisine traditionnelle et cuisine nouvelle. Les maîtres-queux n'hésitaient pas à mettre leur imagination au service de la créativité culinaire en confectionnant des recettes innovantes.
Dans ces nouvelles aventures, j'ai vraiment retrouvé ce qui caractérise l'écriture de Frédéric Lenormand à savoir la description de l'époque au plus près avec un savant mélange de personnages ayant existé et d'autres, imaginaires mais tellement réels à leur époque.
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