Je suis une inconditionnelle de Connelly et de Harry mais là, je
dirais qu'il manque la petite étincelle qui nous fait tourner les pages
plus vite que la lecture.
Ce polar est le dix septième de la
série Harry Bosch, et voici que se précise, en toute logique, la fin de
sa carrière. Notre inspecteur se retrouve dans un secteur moins
dangereux puisqu'il déterre les affaires non résolues (les cold cases).
Cela lui laisse plus de temps libre pour s'occuper de sa fille (que nous
avons vu grandir) et qui est devenue adolescente. Nous comprenons à
demi mot que la série se poursuivra à travers Madeline qui veut, comme
papa, devenir policière.
Comme toujours, le plus de Connelly ce
sont les descriptions précises et très documentées des rouages de la
police et de la justice américaine et qui nous permettent d'être
spectateur de cette évolution. Dans ce thriller, nous touchons du bout
des doigts l'épineux sujet de la corruption au sein des services de
police (appelé communément chez nous les ripoux) et des compagnies de
taxi qui se partagent Los Angeles. Comme toujours nous visitons cette
mégapole en passant par tous ses quartiers, des ghettos aux quartiers
bon chics, bon genre.
Bosch se voit confié l'histoire sordide du
viol et du meurtre d'une jeune fille. Les progrès au niveau ADN ont
permis de mettre un nom sur ce monstre. Oui, mais voilà, après un rapide
calcul, Harry découvre que le violeur était âgé, à l'époque des faits,
de 8 ans. A peine a t il pris conscience de cet illogisme qu'il est
appelé sur une scène de crime. Le fils d'un des plus importants
conseillers municipaux de Los Angeles a été retrouvé mort au pied d'un
des célèbres hôtels de la ville : défenestration volontaire ou aidée ?
Tel est l’épineux problème qui se pose à notre inspecteur. De plus, le
père de la victime, avec qui Harry a eu de nombreuses confrontations,
exige que ce soit lui et aucun autre inspecteur qui mène l'enquête.
C'est
efficace, réaliste, quasi documentaire et donc parfois dur même si on
passe très rapidement sur les détails morbides et peu ragoutants des
scènes de crimes. Le récit ne souffre d'aucun temps mort même si la vie
personnelle de Harry et de sa fille prend une place très importante dans
ce récit. C'est un homme intègre, avare de paroles et pour qui les
enjeux politiques n'ont que peu de sens.
Les deux enquêtes sont
très peu liées et auraient presque pu faire l'objet de deux récits
indépendants. Mais bon, cela permet de vivre au quotidien la vie d'un
service de police qui a très rarement une seule affaire à traiter.
On
se laisse donc emmener avec l'inspecteur Bosch dans cette histoire
sympathique. Le personnage de Harry Bosch me plait de plus en plus, sans
demi-mesure, autant dans son travail, têtu, appliqué, instinctif et
appartenant à la vieille école (son cahier des morts !), mais aussi dans
sa vie personnelle, avec sa fille, tendre et complice, ou son collègue
Chu, paternaliste et susceptible.
Cela ne va pas être l'émerveillement, la surprise ou le confort absolu, mais on y est bien.
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